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GDM St James 3
25 mai 2009

La merveille ! (le marathon 09 de Johnny au Mont)

003Les marathons se suivent mais ne se ressemblent pas, le dernier – en novembre 2008 - avait coupé court après 1 h 15 de course, j’ abandonne la Rochelle suite à un très grand froid et une hypothermie. Des semaines d’ entraînement pour rien et une grande déception personnelle.

Il faudra du temps pour que j’efface ce mauvais souvenir, aidé par l’écoute de mon entourage, ma famille et le soutien de Charlie.

La préparation reprend. C’est décidé, prochain objectif, le marathon du Mont.

Mon souhait titiller mon record, finir, faire honneur à mon maillot, et à mon coach devant le merveille.

Il est 8 h 45 je suis au départ de Cancale, moment tant attendu, je suis nerveux, le vent est fort et face à nous, je sais déjà que ce ne sera pas facile…

Après la cérémonie protocolaire le départ est donné, les muses bretonnes nous accompagnent sur les premiers hectomètres. Le kilo approche, je suis dans mon bon tempo, mais le cardio est trop élevé, ce vent de face est gênant.

Très vite je me trouve dans un groupe de coureurs qui ne me sont pas étrangers, je reconnais Vincent Faucheux, Jérome Gilet, et puis des Normands bien connus Eric Porée, Abdel Mehir. Et notre Ukrainien Rennais Victor Rogovoy,

Au 5ème Kilomètre, le cardio s’est stabilisé mais est toujours élevé, et depuis que nous avons tourné sur la gauche, le vent nous vient côté droit, je suis dans un bon groupe, car les kilomètres défilent et je suis sur les bases de 3’28’’ au km.

Le 10èm Kilomètre apparaît, nous sommes toujours groupés les relais se passent bien, je prends mon tour régulièrement et j’aperçois un nouvel arrivant dans l’équipe, Frédéric Viel, au passage du 10 nous sommes en 34’30‘’, un peu rapide, mais je veux rester accroché à ce peloton. Je suis à l’aise, les jambes légères.

Le plus facile de tous c’est Jérôme, car il est le plus fort de notre équipe. Je le remarque au 18ème lorsqu’il décide de durcir la course. Eric lâche prise et le groupe se scinde alors en trois. Jérome et Victor accélèrent.

Je décide de ne pas les suivre et de rester avec Vincent, sur des bases de 3’28‘’, 3’30‘’.

Frédéric s’accroche à nous.

Je passe le semi Marathon, avec mes 2 compagnons, en 1h 12.53, toujours un peu vite, car mon objectif est de 2h 27, le vent tourbillonne toujours, heureusement quelques groupes de musiciens nous distraient sur le chemin

.Pour ma part, je ne ressens aucune fatigue, et le moral est au beau fixe. Pour Frédéric, les choses se compliquent, son souffle est de plus en plus court, et au 22ème il lâche prise à son tour. Il ne reste plus que moi et Vincent. Et nous apercevons en ligne de mire, Victor, qui vient de se faire distancer par Jérôme.

Au 26ème nous rentrons dans le polders tant redoutés, car le vent est toujours aussi fort et de plus la route n’a aucun rendement. Nous avons rejoint Victor et l’avons ensuite distancé.

Au 28ème je ressens un peu de fatigue, et les premières douleurs dans les jambes apparaissent, d’habitude elles se réveillent plutôt au 32ème , donc sans plus attendre, je décide de prendre mon unidose d’arnica 9ch, quelques minutes plus tard les troubles musculaires disparaissent - ce qui m’étonne toujours….

Au 30ème kilomètre je reste sur mes bases, Vincent décide d’aller plus vite, je pense, et j’ai le temps de lui dire qu’il me semble plus judicieux de rester ensemble, au vu de son allure, mais Vincent me quitte.

Au 33ème Kilomètre, je le rattrape, et je lui propose de s’accrocher. Ce qu’il fait sur 1 km, et à mon tour j’accélère.

Au 35ème kilomètre, j’aperçois au loin mon coach Charlie, ce qui me donne la force et le mental de continuer, il m’indique ma place de 13ème et un temps de 2h 27 et 2h 28 au Mont. Je passe le 35ème en 2h 02.

Vincent est à 200 mètres de moi.

J’arrive au abord du 38ème, très fatigué, le vent nous a desséchés, déshydratés. J’aperçois Fabrice, un fidèle supporter et copain qui me tend un verre d ’eau avec un peu de grenadine, il m’encourage et cela me fait du bien.

Mon arrivée au pont de Beauvoir, est acclamée, car je suis le coureur des villages avoisinants. C’est bon pour le moral.

Véro me dira plus tard, « je me doutais de ton arrivée, car la foule présente s’est mise à s’agiter et à acclamer un coureur, cela ne pouvait être que pour l’enfant du pays tant attendu ».

Je reconnais Véro, les enfants, les amis le long de la digue, mon énergie redouble et l’émotion est forte.

J’ai juste le temps de donner une tape dans le main de mon épouse Véro. Et ça c’est super…

Je n’ai plus la notion du temps, je ne regarde plus ma montre, je manque même je crois de lucidité, j’avance, il faut que je finisse coûte que coûte… sur le bord de la route au 40ème mon père frappe dans ses mains, et hurle mon prénom, ma mère, mes oncles et tantes, sont tendus et admiratifs. C’est mon second coup de fouet… La digue approche, il reste 2 km, une voiture ouvre sa fenêtre, c’est Denis Ferret, entraîneur manager d’Eric et Abdel, il me soutient moralement, et m’encourage à tenir, car derrière ça revient ! Vincent n’a pas dit son dernier mot.

Il faut que je tienne pour Charlie, c’est une promesse, et je tiens à la respecter. Je suis à 300 mètres de l’arrivée et j’aperçois la ligne blanche et surtout le chrono, mon temps est remarquable, et je bas mon ancien record : 2 h 29’ 18

Vincent arrive juste après moi, nous nous félicitons, et restons un long moment assis sur le sol juste après la ligne d’arrivée, nous commentons notre course et regardons les arrivants.

J’ai deux victoires, j’ai résisté, et mon record est battu.

Devant moi, la merveille me sourit.

Merci, à tous ceux qui de près ou de loin m’ont encouragé, soutenu dans cette aventure. Un remerciement plus spécial à Charlie mon coach et ami, sans qui ce rêve ne se serait pas réalisé. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot…..

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